Seule

Billet d’humeur

Emilie, je te le répète, les gens ne sont pas tes amis.

Tu es seule.

Si personne ne te tends la main ou respecte ses engagements, alors gonfle ton coeur doublement. Tu ne dois ton salut qu’à toi-même. Tu es seule dans la victoire. Tu es seule dans la défaite.

Seule.

Si on m’avait dit que dans “auto-entrepreneur” il y avait auto. Oui, je suis une grande fille qui se gère seule, qui fait face aux problèmes (“deal with it” comme diraient nos amis les anglophones) mais je n’avais pas réalisé à quel point je me sentirai seule. Je n’ai jamais autant côtoyé de monde qu’en faisant ce métier (mensonge éhonté, en journalisme et à l’aéroport je côtoie aussi beaucoup de monde), mais pourtant je suis terriblement seule. J’échange, je parle, je débats, j’écoute. Autour de moi il y a de la bienveillance mais aussi des paroles plus ou moins violentes. Pas de répit. Comme à cheval. Tu tombes, tu te relèves.

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Des fois je déconnecte un peu le cerveau. Pendant 5 minutes. Ensuite, mes neurones se remettent à cogiter et plus personne ne peut m’aider car mes pensées ne me quittent pas. Jamais.Et ce qui se passe à ce moment-là est une longue discussion avec moi-même. Parfois ces discussions ont du sens, parfois non. Souvent non. Est-ce que je fais bien? Est-ce que c’est cette méthode ? Ai-je le droit de me tromper ? Comment tourner cela ? Que penser ? Dois-je y aller ? Comment est-ce perçu ? Suis-je efficace ?

Ceux qui me connaissent bien savent que l’injustice me touche particulièrement. Et quelle injustice que ce statut d’auto-entrepreneur. Qui aspire tout et ne me laisse rien.

Rien sauf la satisfaction d’apporter un peu de bonheur. Des sourires, des yeux qui pétillent, des éclats de rire. Des confidences. Quoi de plus beau qu’un humain se laissant apprivoiser ? Sans artifice, ni calcul. A ces moments-là je ne me sens plus seule.

Et vous savez quoi ? J’ai pris plein de photos pour me souvenir de ces moments. Mes neurones se remettent à cogiter et je pense déjà aux prochaines opportunités.